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Introduction :Il n’existe que peu d’études centrées sur l’évaluation de l’efficacité et du profil de sécurité des antidépresseurs (ATDs) chez l’enfant et l’adolescent. Des controverses existent concernant une potentielle augmentation des idées suicidaires sous antidépresseurs dans cette population. Plusieurs études récentes ont montré une augmentation de la prévalence d’utilisation en Europe et aux États-Unis. Dans ce contexte, l’objectif principal de cette étude était de décrire l’évolution de l’utilisation prévalente et incidente des ATDs chez l’enfant et l’adolescent en France entre 2009 et 2016. L’objectif secondaire était de caractériser l’évolution des profils d’utilisation de ces médicaments sur la même période.
Méthodes :Une étude transversale répétée sur un rythme annuel a été réalisée du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2016, à partir des données de l’Échantillon Généraliste des Bénéficiaires (EGB) de l’Assurance maladie. La population d’étude était constituée de l’ensemble des sujets inclus dans l’EGB protégés par le Régime Général de l’Assurance maladie et âgés de 6 à 17 ans au 1er janvier de l’année étudiée. Les prévalences et les incidences d’utilisation ont été stratifiées sur l’âge (enfants : 6-11 ans ; adolescents : 12-17 ans) et le sexe.
Résultats :Entre 2009 et 2016, la prévalence globale d’utilisation a légèrement augmenté de 0,51% à 0,53% (+3,9%), avec une augmentation modérée dans le groupe d’âge des 12-17 ans (de 0.86% à 0.98% ; +14.0%) et une diminution dans le groupe d’âge des 6-11 ans (de 0.18% à 0.11% ; -38.9%). Les filles étaient les principales consommatrices (56.7% en 2009 ; 58.7% en 2016). Une augmentation de la prévalence globale d’utilisation des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (2009 : 0.24% ; 2016 : 0.34%) et une diminution de l’utilisation des imipraminiques (2009 : 0.20% ; 2016 : 0.16%) ont été observées. La sertraline était l’ATD le plus fréquemment prescrit chez les adolescents (2009 : 22.2% de l’ensemble des prescriptions ; 2016 : 32.9%), tandis que l’amitriptyline était le plus prescrit chez l’enfant (42.7% en 2009 et 41.2% en 2016). Une proportion importante des parents d’enfants recevant des antidépresseurs bénéficiait de la couverture maladie universelle complémentaire, un marqueur de faible niveau socio-économique (18,4% en 2009 et 19,6% en 2016). L’utilisation hors-AMM a diminué entre 2009 et 2016 chez les adolescents (de 48.4% à 34.8%) mais a augmenté chez les enfants (de 10.0% à 26.5%). Les médecins généralistes étaient les premiers prescripteurs (80,4% en 2009 et 74,6% en 2016).
Conclusion :Le niveau d’utilisation des antidépresseurs a légèrement augmenté chez les adolescents entre 2009 et 2016 tandis qu’il a diminué, de façon plus marquée, chez les enfants. Il reste inférieur à celui observé dans la plupart des autres pays européens et aux États-Unis.

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