Les outils de réalité virtuelle constituent une nouvelle approche, permettant de développer des évaluations et des prises en charges dans des environnements
contrôlés et plus écologiques que les tests neuropsychologiques classiques. Aussi, il apparaît utile de développer de tels outils en psychiatrie de l’enfant.
Une première étude a utilisé le protocole de la classe virtuelle en évaluation chez des enfants TDAH. Lors de ce test, les enfants sont immergés grâce
à un visiocasque dans une salle de classe. Les enfants visualisent des lettres sur un tableau, et doivent cliquer sur une souris quand apparaît un A suivi d’un K (Bioulac et al,
2014). Des distracteurs de modalités sensorielles apparaissaient, comme un avion en papier dans la classe ou le bruit d’une cloche qui sonne. Les résultats sont exprimés
en termes d’omissions (le sujet n’a pas cliqué) et en termes de commissions (a cliqué et ne devait pas cliquer).
Objectifs
Le but de cette étude est d’évaluer l’efficacité d’un protocole de remédiation cognitive (RC) en réalité virtuelle versus un groupe
traité par méthylphénidate (MPH) et un groupe entretien psychothérapeutique (EP) chez des enfants TDAH (Trouble Déficit de l’Attention
Hyperactivité).
Méthode
Inclusion de 50 sujets TDAH âgés de 7 à 11 ans. 16 enfants étaient dans le groupe remédiation cognitive, 16 dans le groupe traité par
méthylphénidate (MPH) et 18 dans le groupe entretien psychothérapeutique. Les sujets ont été rencontrés deux fois par semaine pendant 8 semaines dans les
groupe RC et EP et une fois tous les 15 jours dans le groupe MPH.
Les sujets ont été évalués avant et après prise en charge par l’ADHD RS (ADHD Rating scale, échelle évaluant le TDAH), le CPT II (test
d’attention soutenue) et par le logiciel de classe virtuelle.
Lors du protocole de la classe virtuelle en RC, il y avait une hiérarchisation des séances en termes de difficultés avec une augmentation du nombre de distracteurs.
Résultats
Il existe une amélioration significative à l’ADHD-RS, chez les sujets du groupe MPH avant et après prise en charge, comparés aux deux autres groupes
(p< .001).
Au CPT (nombre d’omissions), il existe une différence significative pour le groupe MPH et RC avant et après prise en charge comparée au groupe EP (p=0 .04), ainsi
que lors de l’évaluation sur le logiciel de classe virtuelle p=0 .038).
Les sujets du groupe remédiation cognitive, ont tous bien accepté ce protocole. Il n’y a pas eu de mauvaise tolérance de l’outil de réalité
virtuelle.
Conclusion
La prise en charge en remédiation cognitive en réalité virtuelle pour les enfants TDAH apparait comme un outil permettant d’améliorer certaines dimensions
attentionnelles. Sur certaines fonctions attentionnelles, l’amélioration a été aussi efficace que le traitement médicamenteux de référence le
méthylphénidate, et est bien acceptée par les sujets. Il est nécessaire d’évaluer à distance cette amélioration.
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