Introduction
Cette étude s’inscrit dans le champ des recherches sur le développement sociocognitif des enfants déficients intellectuels porteurs d’une trisomie 21 (T21). Elle
porte sur les liens entre les représentations d’attachement et le comportement social avec les pairs, ainsi que sur les liens entre les représentations d’attachement et
l’attribution d’intentions dans des situations de provocation où l’intention du personnage qui cause le dommage est ambigüe.
Méthode
Trente sujets porteurs d’une T21, âgés de 8 à 12 ans, 30 sujets contrôles au développement typique de même niveau de raisonnement (4-6 ans) et 36 sujets
contrôles au développement typique de même âge chronologique (8-12 ans) ont participé à l’étude. Les représentations d’attachement
ont été évaluées avec l’Attachment Story Completion Task (Bretherthon et al., 1990), le comportement social avec le Teacher Assessment of Social Behavior (Cassidy
et Asher, 1992) et l’attribution d’intentions avec une nouvelle tâche expérimentale, inspirée de la Social Perception Task (Suess et al., 1992).
Résultats
Les résultats ont montré des liens significatifs entre les représentations d’attachement et le comportement social avec les pairs ainsi qu’entre les
représentations d’attachement et l’attribution d’intentions chez les sujets porteurs d’une T21 et chez les sujets contrôles de même âge
chronologique, mais pas chez les sujets de contrôles de même niveau de raisonnement. En ce qui concerne les sujets porteurs d’une T21, plus leurs représentations
reflétaient un attachement insécure caractérisé par une hyperactivation ou une désorganisation des stratégies d’attachement, moins ils
présentaient un comportement prosocial (respectivement r = -.45, p < .05 et r = -.47, p < .05) et plus ils attribuaient des intentions hostiles dans les situations de provocation
ambigües (respectivement r = .53, p < .01 et r = .46, p < .05).
Conclusion
Les résultats soulignent l’importance de la qualité de l’attachement pour le développement sociocognitif des sujets T21. Des spécificités ont
été observées dans les réponses des sujets T21, elles pourraient reposer sur un format de représentations implicite, impliquant une rigidité
représentationnelle : plus les sujets seraient insécures plus ils intégreraient un modèle relationnel négatif s’exprimant via des automatismes
procéduraux, entraînant une conduite moins prosociale avec les pairs et renforçant le biais d’attribution d’intentions hostiles qu’ils présentent dans
les situations de provocation ambigües. Ces résultats ouvrent des perspectives de prise en charge en remédiation cognitive pour développer la flexibilité
cognitive, ainsi qu’en psychothérapie pour favoriser un attachement sécure.
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